À propos
Mon triptyque sur les ressources clés est composé de trois romans de science-fiction pouvant se lire séparément et sans ordre particulier : Sale Temps, La Machine à aimer et Un Corps d’avance.
Ces trois romans proposent des intrigues et des personnages différents, mais partagent un point commun : explorer une thématique particulière. Pour moi, les ressources clés sont les moyens permettant d’être heureux : le temps, l’amour et le corps.
Une fois la survie assurée (nourriture, toit), il faut avoir du temps, aimer et être aimé, et être en bonne santé pour accéder au bonheur de vivre.


– Le temps (Sale Temps, ed. Rivière Blanche): Pour être heureux, prenons le temps de vivre. Gravures, parchemins, lettres, mails, messengers et bientôt transmission de pensée. Plus les outils accélèrent le temps, plus nous en manquons. Un paradoxe ancien. « Désormais on ne vivra pas plus longtemps, seulement on vivra plus vite » disait déjà A. Dumas.
Les personnages du roman stoppent le temps, avec quelques déboires. Mais la vraie solution pour arrêter le temps ne consiste-t-elle pas en une dilatation de l’instant ?
Ne devrions-nous pas apprendre simplement à étirer le moment présent à travers une activité que l’on aime ? Lire, se promener, rire avec des amis…
Avez-vous remarqué ? Les personnages de Sale Temps incarnent chacun une temporalité. Ils renvoient au passé (Olgann), au présent (Céraline) ou au futur (Mira).
– L’amour (La Machine à aimer, ed. Critic et J’ai Lu): Aimer et être aimé est le besoin fondamental de tout être humain, une condition universelle pour être heureux.
« Quand on sait aimer, on fait de sa vie une aventure merveilleuse », disait Sœur Emmanuelle.
Jouir pleinement des plaisirs du corps (sports, voyages, défis, etc.) n’est possible que jusqu’à un certain âge.
Après, sera heureux/heureuse celui/celle qui sait apprécier l’amour donné et reçu, la simple et belle compagnie des autres, accessible à tout âge et jusqu’à la fin de la vie.
Avez-vous remarqué ? Dans La Machine à aimer, j’explore les différentes formes d’amour à travers chaque personnage : l’amour passion (Kérone), l’amour amitié universel (Nobod), l’amour charnel (Adam), l’amour d’un dieu (Pierre) et même l’absence d’amour (Érobel).


– Le corps (Un Corps d’avance, ed. Critic)) : Être en bonne santé rend le bonheur plus facile aussi. Mais qu’en est-il si l’on vit sept-cent-cinquante ans, comme dans le roman ? Peut-on survivre à son immortalité ? Dans ce dernier volet de mon triptyque, je pose la question vertigineuse : quel est le sens de la vie ? De ma vie ?
Avez-vous remarqué ? Dans Un corps d’avance, les personnages d’Aliénor, Henri et Rosemonde renvoient à la conception dualiste des relations entre l’âme et le corps. « Le corps est la prison de l’âme immortelle » (Platon). Jinseï et Namaya évoquent la conception moniste, où corps et âme ne font qu’un. « L’esprit n’utilise pas le corps, mais se fait à travers lui » (Merleau-Ponty).
Quant à Léan, elle incarne la vision matérialiste, où âme et pensées ne seraient que le résultat des hormones et cellules de notre corps.
Nous les humains, ne serions-nous qu’une machine ultra perfectionnée ?
Ainsi, dans chaque roman, vous trouverez un deuxième degré un peu philosophique.
Si vous ne le voyez pas, ou si vous détestez la philosophie, aucune importance, cela n’empêche nullement la lecture et ne l’alourdit pas non plus.
Un livre de science-fiction est avant tout une bonne histoire, un page turner qui vous fait passer une nuit blanche…
Le reste est… littérature ! J’espère avoir réussi mon pari.
Excellente lecture à toustes,
Lou
c'est aussi :