45 états américains suppriment l’enseignement de l’écriture cursive à l’école. Les petits français vont finir par être les seuls au monde, avec les chinois, à utiliser la calligraphie. Ils ne pourront plus être lus par leurs homologues américains. Cela n’a aucune importance puisqu’on écrit plus de lettres. La disparition de l’écriture est amorcée alors que nous entrons dans l’âge d’or de l’écrit. Jamais on a autant rédigé depuis l’invention de l’écriture par les sumériens il y a 6000 ans. Whatsapps, Instas, SMS et mails remplacent les conversations téléphoniques.
La maîtrise du clavier reste la compétence nécessaire et primordiale pour être compétitif dans la société d’aujourd’hui. L’écriture cursive est si rare dans nos vies d’adultes, que l’on peut légitimement se poser la question de l’intérêt de l’enseigner aux enfants. Ils ont déjà tant à apprendre. L’enseignement du calcul au boulier a disparu et nulle catastrophe n’est advenue.
Le clavier est démocratique, nous sommes tous égaux en Times New Roman 12.
Le clavier préserve nos forêts boréales en économisant le papier.
Le clavier nous guide, le correcteur d’orthographe étant inclus.
Et pourtant, je suis persuadée que l’écriture cursive possède encore de beaux jours devant elle en France.
Elle relie au passé, aux parents et grands-parents.
Elle développe des qualités psychologiques et facilite la mémorisation.
Elle oblige au ralentissement, à la concentration et à la réflexion.
Elle personnalise un texte, en trahissant nos émotions et notre caractère.
Elle est un plaisir.
Elle accroît la liberté. En utilisant une prothèse numérique pour écrire, nous acceptons que le texte soit enregistré, lu et analysé par les robots du cybermarketing (au mieux).
Elle devient une forme d’art.
La liste des raisons de continuer à écrire en cursif, en plus du clavier, est longue. Monica, une adolescente californienne en donne le meilleur des résumés : « tout le monde veut une signature cool avec plein de belles boucles »*.
(*source de la citation : Figaro.fr)