Le plaisir de dédicacer à un festival reste toujours le même parce que les lecteurs sont toujours différents. Sans cesse renouvelés. Un cadeau dans chaque brève rencontre. Une vie à entrevoir. Le salon devient une rivière qui nous offre ses pépites.

Je rebâtis l’histoire de la SF avec une amatrice qui a plus bouquiné que moi. Je m’enthousiasme avec un ado venu découvrir un nouvel univers. Un lecteur rencontré sur un autre festival me fait des compliments (yes !). J’indique à une mamie où est la buvette. J’échange avec un blogueur. Une mère de famille voudrait, elle aussi, arrêter le temps. J’encourage un porteur de manuscrit. Je note un conseil de lecture. J’écoute les aventures des autres. Je prends une photo avec un cosplay. Je promets que oui, c’est bien moi qui ait écrit ce livre. Gorge qui gratte. Trop parlé. Je discute avec des inconnus alors que j’ai oublié de téléphoner à mes grand-mères.

Trouver une dédicace personnalisée. Indispensable. Ce n’est pas si difficile. Une barre sur un post-it pour chaque exemplaire vendu. Inutile. Je m’emmêle les pinceaux. Je me trompe systématiquement. Heureusement la caisse du libraire s’avère, elle, infaillible. Papotage avec les autres auteurs. Rires. Je craque pour leurs dernières parutions. Je parle des big data avec Pierre Bordage, dont je lisais « les guerriers du silence » adolescente, sans me douter un instant que je ferai tout un salon à un mètre de lui. Le destin est vraiment généreux envers moi !

Un festival c’est souvent deux fois huit heures enfermée, assise derrière une table. Le week-end en plus. Mais les pépites que je tiens dans les mains le dimanche soir sont rebondies et brillent longtemps. Bien après que le soleil soit couché.