Liseuse, e-reader, Kobo, Kindle, Sony Reader, Galaxy Note, Cybook… Les liseuses sont vouées à remplacer le livre papier, au fur et à mesure que les générations remplacent les précédentes. Vagues. Tsunamis. L’imprimerie aura duré presque 600 ans… La liseuse ne tiendra pas aussi longtemps, la transmission par la pensée sans caractères la supplantera dans… 200 ans ?
Paul Fournel décrit la liseuse en ces termes “Maintenant la seule lumière vient du texte. Un bon point. Si je me regarde dans le miroir, avec la tablette sous le menton, j’ai l’air d’un spectre. Je suis le fantôme du lecteur que je fus. D’un doigt je fais tourner les pages qui se déposent nulle part. Elles disparaissent corps et biens dans un endroit imaginaire que j’ai du mal à imaginer. Ma poitrine est inquiète et aucun indice ne filtre sur l’avancement de ma lecture. Aucun froissement ne trouve le silence de la maison. Le petit coup d’éventail que chaque page en tombant me donnait dans le cou me manque. J’ai chaud. » (« La liseuse » p.18).
Egaré par un brin de nostalgie, Paul Fournel omet la liste interminable des avantages pratiques de l’e-reader. Notre monde est avant tout pragmatique, non ? Une liseuse contient 2000 ouvrages, soit une tonne de livres dans 200 grammes. Le graal de tout grand voyageur. Peu gourmande en énergie. Une lecture interactive (en allant cliquer sur des liens). Acheter des livres à toute heure sans lever les fesses de son transat et les lire immédiatement. Cherry on the cake, les livres numériques peuvent être 20% moins cher.
Alors comment se fait-il que je n’utilise pas assez ma liseuse ? Saturation. Overdose d’écrans. Toute la journée. Au boulot. Pour faire les paperasses administratives. Pour communiquer avec la famille. Plus envie le soir. Mes yeux (pourtant fort jeunes) et ma tête n’en peuvent plus. Le citadin recherche le calme d’une journée à la campagne. Le lecteur a besoin de sa trêve des écrans. Nature et culture. Repos. 1 heure quotidienne SANS. C’est le concept novateur que propose le livre papier.
Côté environnement, la fabrication d’ 1 livre numérique dégage autant de CO2 que 30 livres papier. Contre-intuitif mais vrai.
Tu parles de l’objet, mais la question cruciale est surtout le contenu… Amazone est un fourre-tout incroyable ou le meilleur côtoie le pire de l’auto-édition… Pas de tri, ni de conseil avec ce modèle !
Côté lecteur, tu as tout-à-fait raison. Un joyeux…b…. Qui permet aux blogs d’exister !
Côté auteur, je vois ce « fourre-tout » comme une opportunité pour les nouveaux écrivains. Un accès au bouche-à-oreille. Une chance.
Dans le cas de la Kindle/Amazon, un problème éthique à résoudre : doit-on cautionner (pour un domaine aussi stratégique que le livre) un système « propriétaire » qui enferme le lecteur ?