Je retranscris ici une interview un peu « philo » avec Mohamed Aouine du Dauphiné Libéré (parue dans le journal du dimanche 29 mars), car j’ai trouvé les questions sympa.
M.A. : Qu’apportent, selon vous, l’art et la poésie à l’humanité ?
L.J. : L’art et la poésie sont les garants de la survie de l’humanité. Notre humanité. Dans un monde totalement matérialiste (on en reste encore très loin heureusement), on pourrait imaginer que le poète devient un inutile ou même un gêneur. Or, nous avons besoin du poète et des artistes. Non pas pour les qualités intrinsèques de leurs œuvres, mais pour les qualités humaines que nous devons développer pour apprécier leurs œuvres. Et ces qualités humaines sont celles qui nous sauvent nous-mêmes et nous permettent de rester ce que nous sommes au fil des millénaires : des Hommes.
M.A. : Quelle perception avez-vous de la notion du temps ?
L.J. :Le temps est un sujet au cœur de mes préoccupations, car j’en manque, comme tout le monde. Une ressource extrêmement précieuse. Le plus beau des cadeaux n’est-il pas de donner de son temps ? Le temps est à la fois un ami et un ennemi. « Le temps adoucit tout » dit Voltaire. Un ami qui apaise les chagrins, les deuils, donne du recul sur les accidents de la vie. « Le temps est un grand professeur mais malheureusement il tue ses élèves » répond Berlioz. Un ennemi qui grignote notre futur jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Oui, notre rapport au temps s’avère ambivalent. C’est pour y voir plus clair que j’ai écrit mon roman « Sale Temps », où le personnage principal est capable d’arrêter le temps. Stopper les heures a hélas aussi des conséquences. Je vous laisse lire le livre !
M.A. :Et Dieu dans tout ça ?
L.J. : Il a inspiré de grands artistes mais les hommes ont perdu énormément de temps à se battre entre eux pour lui.