Aaaaaaaaah Ahahaah Ahahahaha.

Les notes de Charlie Winston habillent la nuit. Reflet sur la neige. Le facteur patine. Son aéroglisseur n’est pas censé souiller la nappe blême. Pouch. Il n’avance plus. Ouverture de la porte. Jurons. Il enfile ses bottes fourrées laissées sur le siège avant au cas où. Le carton est énorme. Il se gratte la barbe. Il envoie un flot mental. Besoin d’aide, c’est lourd. Un ectoplasme sort de la maison éclairée. Aide inutile. C’est bon Madame, je m’en occupe seul finalement. Il s’enfonce jusqu’aux genoux. Dire qu’on aurait pu avoir le réchauffement climatique. Ç’aurait été plus pratique.

Aaaaaaaaah Ahahaah Ahahahaha.

Tenez mettez-ça. Elle lui tend un bonnet écarlate et un manteau rouge tout neuf. Maman, c’est le père Noël ! Euh… En fait…

Le caisson ! Trop bien ! Le facteur se brise les reins en posant le colis sur le sol. Merci Monsieur. Vous pouvez flotter un message au voisin ? Je suis planté dans la neige. Besoin d’une pelle. Besoin d’un coup de pouce. Pas là ? Bon. Je me débrouillerai. Joyeux Noël Madame.

Aaaaaaaaah Ahahaah Ahahahaha.

Bain. Le caisson émet un signal. L’eau renonce à sa transparence. Couleur bleu cyan. Les lourdes gouttes roulent dans les plis de sa peau déjà marquée par l’âge. Des fumerolles volcaniques perforent le plafond. Lagon bleu.

On sonne. Qui vient encore m’em…… ? Désolé, je ne peux plus repartir. Mon aéroglisseur est vraiment mort. J’ai flotté un message. La Dépanneuse arrivera dans une demi-heure. Trop froid dehors. Vous m’offriez un petit café ?

Maman, c’était pas le père Noël ?

Aaaaaaaaah Ahahaah Ahahahaha